mardi 16 août 2011

La censure revient en Tunisie


On pensait que la révolution de jasmin qui avait viré Ben Ali allait s’ouvrir sur une ère démocrate en Tunisie. Mais la Tunisie a toujours un gouvernement fantoche et attend désespérément les élections, tandis que plus de 25 partis cherchent à réunir des adhérents. Nombreux redoutaient l’apparition d’une république islamique régie par la charia. Mais tous garantissent que ce n’est pas le cas.

Pourtant une nouvelle apparaît sur les téléscripteurs : la justice interdit l’accès aux sites pornographiques sur internet. Fin mai, le tribunal de première instance de Tunis avait ordonné à l'ATI (agence tunisienne de l’internet) de bloquer l'accès à tous les sites à caractère pornographique, à la suite d'une plainte de trois avocats pour qui ces sites présentaient un danger pour la jeunesse et étaient contraires aux valeurs musulmanes. L’ATI a fait appel du jugement et a été déboutée. Le problème, comme le souligne l’avocate de cette organisation, est que l’agence n’a pas les moyens financiers et techniques pour mettre en application cette interdiction.

Bien entendu tout le monde est heureux de pouvoir épargner aux enfants des vues pornographiques sur internet. Il existe pourtant des filtres adaptés pour cela que les parents peuvent mettre en place. Mais en réalité il y a un véritable antagonisme entre le droit de choisir et de penser et l’islam. Aujourd’hui, seules les dictatures empêchent l’accès libre à l’information. La Chine en est le meilleur exemple. La pornographie est une information ? Paradoxalement oui. Souvent cette pornographie visuelle évite le développement de crimes sexuels et contrairement à ce que l’on pense, les favorise rarement. En fait, en Tunisie, il devient interdit de se branler devant son écran, car cela ne correspond pas aux valeurs musulmanes ! Vivement la séparation des églises et de l’état.

Christian Gallo © Le Ficanas ®

vendredi 15 avril 2011

Made in Tunisia

"L'association "Jeunes & Etudiants Tunisiens 06 Nice, Alpes Maritimes" organise pour la 1ère fois sur la côte d'azur le spectacle "MADE IN TUNISIA" avec LOTFI ABDELLI

Samedi 14 Mai 2011 à 19h30 au Théâtre de Grasse
Entrée : 25€ pré-vente, 30€ sur place - Buffet spécialité tunisienne à volonté - Places limitées
Réservation: 06 19 99 04 60 - 06 17 03 89 29
jeunes.tunisiens06@gmail.com"

mercredi 19 janvier 2011

Les Tunisiens vont-ils jeter l’eau du bain ?


Après les émeutes, les tunisiens se retrouvent maintenant en pleine révolution. Cette ouverture tellement désirée a besoin de se concrétiser dans des actes, et dans un gouvernement digne de ce nom. Rien n’est moins facile. 

Le jour où Ben Ali  quitte le pays par la volonté populaire, son premier ministre, Mohammed Ghannouchi, s’autoproclame président de la République. Il n’en a pas le droit, car la constitution donne ce rôle au président de l’Assemblée. Il décide alors de fonder un gouvernement de transition en nommant, sans même les avoir consultés, des membres de l’opposition à des ministères subalternes. Il annonce aussi l’organisation d’élections dans les six mois à venir (proposition identique à celle de son ancien patron).

Visiblement Monsieur Ghannouchi, qui a été dix ans au service de Ben Ali, reprend les mêmes méthodes que ce dernier. Face à la vindicte populaire et au départ de ses futurs ministres, ne vient-il pas de démissionner du parti présidentiel ? 

Pourquoi cette situation ? Tout simplement parce que les tunisiens n’ont pas fini leur révolution. Après avoir éliminé le bébé de la baignoire, ils n’ont pas encore jeté l’eau du bain. Il est clair que Mohammed Ghannouchi, sous un aspect tranquille et bonhomme, est quand même le premier serviteur de Ben Ali depuis 1999 ,et que quitter le pouvoir et ses avantages ne l’enthousiasme guère.
Les tunisiens n’ont pas fini, sans pour autant rentrer dans une chasse aux sorcières, de nettoyer l’ancien parti du mari de la coiffeuse. Et Ben Ali avait tellement muselé l’opposition du pays qu’aucune force politique n’a pu apparaître. Aujourd’hui les tunisiens sont seuls face à leur destin, et la seule force présente dans le pays sur laquelle ils peuvent compter c’est leur armée.

Mais en cette terre africaine l’armée présente toujours un salut mais aussi un danger. Combien de pays se sont vu libérés par les militaires sous l’enthousiasme populaire, tandis que l’un d’entre eux devenait en quelques mois un véritable dictateur ? 

Ce peuple intelligent, doux et sensible, possède en son sein un véritable atout : sa jeunesse. C’est elle qui va probablement indiquer le chemin si elle ne baisse pas les bras. Les tunisiens ne peuvent pas compter sur l’étranger pour l’instant : les voisins du Maghreb construisent un cordon sanitaire pour éviter la contagion, les européens et les américains (la présidence française en particulier) s’enfoncent dans un silence gêné vis-à-vis d’un pays qui ne possède pas de pétrole, les entreprises étrangères ne cherchant qu’à sauver leurs investissements. 

Les tunisiens sont donc seuls face à leur destin. Et si chaque vie fait son destin, comme l’écrivait Amiel, chaque pays fait de même.

Christian Gallo © Le Ficanas ®

mardi 18 janvier 2011

L’appel de France-Tunisie Urgence


Le président de l’Agence pour le Co-développement Franco-Tunisien (France-Tunisie Côte d’Azur), Jean-Pierre Mangiapan ne quitte plus le téléphone, en lien permanent avec son vice-président à Tunis. En pleine révolution, les nouvelles vont vite et les besoins également. C’est alors que la médecin-chef de l’hôpital de Sousse confirme les besoins urgents des tunisiens. En effet, le manque de matériel médical d’urgence se fait sentir.
Si à Tunis les hôpitaux ont encore beaucoup d’équipements, il n’en est pas de même pour les villes de province et surtout pour les endroits les plus reculés du sud. L’agence a déjà organisé avec l’association le Soleil de Méditerranée, le Lions club et le Rotary club des envois par conteneurs de fauteuils d’handicapés et autres matériaux médicaux. Mais là le besoin est pressant.

Le président Mangiapan lance donc un appel, relié par tous les médias, pour que les Français amoureux de la Tunisie, les Français d’origine tunisienne et les Tunisiens eux-mêmes qui résident sur la Côte d’Azur amènent une aide à ce peuple qui combat pour sa liberté retrouvée. Tout le monde peut aller dans une pharmacie et acheter un peu de matériel d’urgence (des pansements et du désinfectant en particulier) et le déposer au siège de l’association 4, rue Miralhéti à Nice (à coté de René Socca à l’entrée du Vieux-Nice) ou simplement téléphoner au 04 93 54 67 31. L’agence est ouverte de 9 à 12 heures et de 14 à 18 heures. En Tunisie le réseau est en place et ce matériel ne peut être distribué que par les hôpitaux, les dispensaires et les médecins eux-mêmes.
Attention ! Jean-Pierre Mangiapan a clairement précisé qu’aucun don en argent ne serait accepté. Nombreux sont déjà les établissements de santé qui participent à l’opération (cliniques, maisons de retraite, dispensaires, etc.). Les pharmaciens devraient les rejoindre très rapidement.
Aider la Tunisie dans ce grand moment de son histoire pour la recherche de la liberté, c’est passer par la nécessité et l’urgence.

Christian Gallo – © Le Ficanas ®

mercredi 12 janvier 2011

La déclaration du président de France-Tunisie


TUNISIE : Ne soufflons pas sur les braises

Tous les méditerranéens  que nous sommes ne peuvent qu’être affligés par la désespérance d’une portion de la jeunesse tunisienne.

Ce sentiment est partagé par tous les jeunes riverains de la méditerranée qui sont les premières victimes d’une crise économique et sociale sans précédent.
Les pays du sud dont la proportion de jeunes gens de moins de 30 ans est plus du double de chez nous sont en première ligne et au cœur de ces pays arabo-musulmans, une exception : la Tunisie.

L’exception est éducative et culturelle.

Le Président BOURGHIBA et son successeur le Président BEN ALI ont fait le pari de l’éducation de la jeunesse tunisienne en rendant obligatoire l’école dès l’âge de 5 ans.

Quel bonheur de voir en traversant les villages les plus reculés du désert tunisien, les jeunes élèves en blouse se rendant à l’école.

Le résultat de cette politique volontariste est :
Un taux de bacheliers identique aux nations européennes et un taux d’étudiants en études supérieures supérieur à la moyenne  européenne.

Mais que faire de tous ces jeunes diplômés ?
En effet l’économie tunisienne qui ne bénéficie pas de la manne pétrolière ni de celle des matières premières  qu’on retrouve sur le continent Africain dépend essentiellement de l’agriculture, du tourisme et des services et elle ne produit pas assez de postes qualifiés et hautement qualifiés pour absorber chaque année le contingent des nouveaux diplômés.

La crise économique mondiale a amplifié ce processus, même si la croissance est toujours positive, mais elle a aussi réduit considérablement les opportunités d’emploi  à l’étranger que nos économies occidentales offraient en masse à ces jeunes gens.

Il me semble indispensable aujourd’hui d’appeler au calme et à la raison car la vie d’une jeune personne est le bien le plus précieux que l’humanité nous a offert.Plutôt que d’attiser les braises je pense que nos décideurs politiques européens ainsi que le monde des médias devraient mettre tout en œuvre pour aider le gouvernement tunisien dans le cadre d’une politique de développement solidaire à créer cet emploi qualifié dont cette jeunesse de haute qualité a besoin.

L’exemple que notre association a donné mérite d’être reproduit. Grâce à l’aide de Monsieur Brice Hortefeux, alors Ministre de l’Immigration, de l’Identité Nationale et du Co Développement, et de Monsieur Michel VAUZELLES, Président du Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, (et au soutien de Monsieur Frédéric MITTERAND, Ministre de la Culture) nous avons crée à Tunis, l’école des métiers d’arts, qui, sous tutorat des meilleurs ouvriers des musées de France forme chaque année une cinquantaine d’ouvriers d’arts spécialisés dans la restauration du patrimoine tunisien. Si chacun d’entre nous prend une petite part du problème, nous permettrons à la Tunisie de préserver son système républicain que je qualifie de république sœur par rapport à nos pays latins. Quel est le pays arabo musulman qui offre autant de chance de réussite à sa jeunesse ? Quel est le pays arabo musulman qui traite la femme à parité avec l’homme et lui donne une position supérieure à celle qu’occupent nos propres femmes dans les pays de la Rive Nord de la Méditerranée ?
Enfin, quel est le pays arabo musulman qui permet à ses ressortissants d’aller conquérir une place dans quelques pays du monde qu’il souhaite ? Quel parcours accompli en moins de 60 ans !

Ce pays n’est certes pas comparable en tout point à nos démocraties occidentales, mais au sein du continent Africain, il est le seul à connaitre un développement économique et social qui le conduit sûrement sur la voie d’une civilisation apaisée.


Jean-Pierre MANGIAPAN - Président de l’Association Tunisienne Pour le Co-Développement - (France Tunisie Côte d’Azur)